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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 15:58

Et ces agriculteurs, certains sont là, d’autres sont représentés par leur famille de la deuxième et troisième génération. Ils méritent vraiment vos applaudissements.

Maurice VANDAME :

Je voudrais d’abord rétablir un peu la vérité. Je suis arrivé en 59. Aujourd’hui on est très peu nombreux à avoir connu ces années là. Il y a Henri Deprez arrivé en 54, il devrait être à ma place. Il n’a pas pu venir, je lui souhaite un prompt rétablissement. Ensuite, il y a eu MICHEL ZAMANSKI qui est arrivé en 58 si j’ai bonne mémoire. Il travaillait chez son oncle Mr DANTON. Et moi, je suis arrivé en 59. J’ai ainsi évité 8 années de misère. J’ai quand même eu mon compte après. L’irrigation n’ayant vraiment existé qu’en 67, ce qui veut dire que la Haute Lande n’a pris de la valeur qu’au bout de 15 ans de travail des premiers agriculteurs.

Je crois que lorsqu’on est dans la misère on se rapproche. En plus au début, comme l’a dit Maurice MARROCQ, on était des bêtes curieuses parce qu’on cultivait des endroits qui ne l’avaient jamais été, ce n’était pas normal. Et, sans fumier. Etant issus du Nord de la France, il y avait une solidarité par rapport à notre région d’origine, par rapport aux difficultés financières aussi. Aujourd’hui on est sorti de la mouise.

31-07-2010 18-31-52 0466Avec Monsieur DANTON, c’était la cheville ouvrière, il a fait beaucoup de choses, c’est lui qui a créé la coopérative, Parce qu’au début, il n’y avait pas de négociants pour autant acheter le maïs que nous apporter des approvisionnements. Ensuite, il a créé l’ASA : l’association syndicale autorisée de SOLFERINO qui a géré l’assainissement. Tout ça, c’était du travail de groupe, nous avons travaillé  ensemble. Henri DEPREZ, puis Monsieur DANTON, il avait une expérience, il nous donnait une sécurité. C’est quelqu’un en qui on avait énormément confiance. La réussite de la Haute Lande c’est vraiment un travail d’équipe.

Il est évident, mon cas personnel, mon épouse était fille de notaire,  quand on est arrivé, les épouses d’agriculteurs ont eu du mérite de nous avoir suivi, Elle s’occupaient de la maison et des enfants, mais enfin, notre plus proche voisin était journée du 16 Septembre 2010 GRCETA.bmp6Michel ZAMANSKI qui était à 5 kilomètres, c’était un vrai désert, mais on était très occupés par l’exploitation, ma femme avec les enfants. On n’avait pas le temps de s’ennuyer. Il faut reconnaître que Les conditions financières ne nous permettaient pas d’aller au cinéma ou au théâtre  le soir. Donc on a souffert ensemble de ce manque…

Le directeur du Crédit Agricole me dit un jour, vous avez une maison trop petite pour les enfants, Monsieur VANDAMME, il faut que vous construisiez une maison. J’avais des emprunts au dessus de la tête. Il n’y pense pas Monsieur le directeur. C’est en 67, qu’on a fait les plans pour la maison. Ça prouve donc qu’on commençait à voir clair et qu’on était sur de l’avenir.  On a toujours été prudent dans la gestion.

Martine PATAY:

C’est certain que pour maman ça n’a pas été facile. Nous avons une véritable maison. Alors qu’avant disons on était logé dans une petite maison sans confort. Donc nous avons construit la maison en 1957. Nous avons construit à Cap de Pin parce qu’il n’y avait pas encore de route pour aller jusqu’aux parcelles.Et, il faut bien dire qu’au début les Landais ne nous connaissaient pas si bien que ça. Et ceux d’ici étaient plutôt méfiants. Ça partait bien…ma maman était parisienne et avait une famille de 7 enfants. Après ça a toujours été très dur pour nous parce que papa était toujours parti.  Il était très pris par ces affaires. C’était un caractère volontaire. En 62, j’ai épousé un mari qui n’était pas du tout de la même culture, il était ingénieur TP; Et qui est revenu sur la demande  de Paul Bertrand. Fils unique il s’occupait de l’exploitation avec papa parce qu’il avait fait un infarctus. Je suis très fier de papa.

Maurice VANDAME

Il faut rappeler, Madame Danton, au début, c’est évident que nous ne connaissions personne c’est elle qui a organisé des parties de bridge avec les femmes de la région. On a eu l’accès facilité grâce à madame Danton.

Robert SCHIEBER :

Quand je suis arrivé la deuxième fois dans les environs de 68, il existait déjà deux CETAS . Un CETA ce sont des agriculteurs entre 10 et 20 membres qui sont ensemble pour étudier les problèmes qu’ils ont,  comme les réussites pour les mettre en commun. Le CETA de Solférino et le CETA Et…

En 71, j’ai créé le GRCETA en créant 4 nouveaux CETAS. Finalement c’était 6 CETAS ayant chacun 10 à 20 membres. La particularité c’est qu’ils se sont regroupés pour former le GRCETA. Le GRCETA est composé d’un conseil d’administration représenté par 3 membres de chaque CETA. Et ce conseil d’administration ne peut siéger que pour 3 ans. Ce que je vois, c’est que la richesse et la réussite de ce groupe c’est qu’on ne s’éternise pas à vouloir la présidence. Etant donné que l’on reste que 3 ans, et, les jeunes qui viennent remplacer les anciens sont beaucoup plus vite de l’avant que les anciens. Ils tiennent compte de ce qui a été  fait et pour eux, il y a plus urgent à faire. C’est surtout pour ça la réussite du GRCETA. D’ailleurs vous verrez tout à l’heure, sur cri-TERRE et tout ce qui a été entrepris, c’est grâce au renouvellement du conseil d’administration. Mais je dois ajouter que pour les employés c’est quand même compliqué de changer tous les 3 ans car il faut s’adapter. Car ils sont pour beaucoup que la réussite soit accomplie. Quand on voit tout ce qui a été appliqué On a essayé plus de 40 cultures différentes. Oui ça  a été une réussite pour les adhérents mais également pour la région, parce que forcément ceux qui n’adhéraient pas au GRCETA voyaient la progression qu’on était capable de faire.

Oui, il faut quand même dire que les adhérents du GRCETA venaient de 20 régions différentes et de 4 pays différents. C’est une richesse extraordinaire que chacun pouvait apporter aux autres. C’est pour ça qu’on est allé si vite.

Je ne sais pas si on a inventé, mais je voudrais tout de même qu’on se souvienne de tous les rapatriés d’Afrique du Nord qui ont eu des lots de la Compagnie des Landes de Gascogne et qui n’ont pas réussi dans leur entreprise et sont partis encore plus pauvres que quand ils étaient arrivés. Tout n’a pas été facile et beaucoup y ont laissé des plumes (comme on dit)

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  • : Tantôt en France, tantôt en Argentine. Témoin de deux mondes d'agriculteurs. En Argentine avec les OGM et le semis direct. En France avec les contraintes imposées de toutes natures et en particulier par les écologistes. de même pour comparer les mondes politiques, les religions: entre deux mondes.
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