Nous nous quittons sans faire de châteaux en Espagne.
Environ deux semaines plus tard, coup de téléphone de Mr SAUFRIGNON « - j’ai votre affaire pour 2300fr/ha soit 2600frs avec les frais » Grande surprise et la très grande aventure commence.
Je demande à mes parents de faire le déplacement pour leur montrer notre acquisition. Maman me dit « -ton père est malade, il ne peut pas » Christiane d’instinct sent que c’est faux et nous voilà partis pour CHANU. Et on trouve le paternel à travailler chez mon frère Louis. La mère pleurait comme souvent dans ces cas là.
Plus tard, nous apprenions que « une âme bien pensante et nous voulant évidemment que du bien » avait prédit aux parents que nous irions à la faillite en achetant dans les Landes « de la terre pour des lapins » et surtout qu’il ne faudrait pas nous donner de caution. Heureusement nous n’en avons pas eu besoin;
Ce voyage se fit dans la journée. Arrivés vers midi, l’atmosphère était orageuse, électrique dans la voiture et je ne retrouve pas le terrain. Papa ayant vu les pins à perte de vue et quelques champs de maïs me dit: « - j’en ai assez vu, on s’en va » Ce n’était certainement pas plus mal ainsi. Car une parcelle brûlée, ce n’était pas un spectacle à montrer au paternel. Nous boudions CHANU depuis 15 jours, ma mère trouve un prétexte pour nous appeler et nous inviter à venir chercher des poulets… C’était son habitude de nous gâter, de denrées selon la saison: des œufs, des fraises, des coings, des pommes Etc.
Nous voilà au compromis, emprunts au crédit Agricole, acte de vente tout se déroule sans problème. Le directeur de la caisse de crédit agricole de LABOUHEYRE ne souleva aucune difficulté pour nous accorder les emprunts nécessaires moyennant une hypothèque sur les parcelles achetées.
PELABON et Pierre MAUPU
A notre arrivée dans les Landes, Il existait un organisme privé : le GRCETA. Et Monsieur PELABON le directeur, seul à cette époque pour conseiller et aider les nouveaux défricheurs dans leurs projets de création. A cette époque la seule culture générant des résultats spectaculaires : le MAÏS grain. Le maïs faisait l’objet comme encore en 2009 de nombreux essais. Je n’ai pas connu de suite Mr PELABON, c’est la raison de certaines grandes erreurs. L’aurais-je écouté ?
Par la suite Monsieur MAUPU a tenu la barre du GRCETA pendant des années. Ces deux hommes ont fait preuve de très grande passion pour leur travail, et d’une immense générosité. Je tiens à leur exprimer pour ma famille, notre vive reconnaissance.